Rassemblement à Paris - 17 octobre 2021 - La révolution est politique


17 octobre 2021

Tout le monde se souvient des masses populaires d’octobre 2019.

On avait appelé cela la « Révolution du 17 octobre ».

Beaucoup d’entre vous se demandent aujourd’hui : « que reste-t-il de cette Révolution ? ». « existe-t-elle encore ?»

Rappelons ici tous ses acquis, que certains d’entre nous ont tendance à oublier dans le flots de mauvaises nouvelles qui nous entourent.

  • Nous avons fait tomber deux gouvernements ;
  • Nous avons gagné toutes les élections étudiantes dans toutes les universités libanaises, alors que les milieux étudiants étaient contrôlés par les partis au pouvoir depuis plus de 30 ans ;
  • Nous sommes en train de gagner les élections de tous les ordres : avocats, ingénieurs, médecins ( ?) et bientôt nous l’espérons les dentistes.
  • Plus d’une coalition des partis et groupes opposés au pouvoir ont vu le jour au Liban.

Aujourd’hui, nous sommes tous animés par la même volonté de construire le Liban de demain, un Liban moderne, un Liban laïc, loin des querelles confessionnelles qui ont conduit d’abord à la guerre civile, puis qui ont installé les seigneurs de la guerre au pouvoir avec le résultat que l’on connaît aujourd’hui.

Le résultat, parlons-en :

  • Le 4 août : une explosion meurtrière qui a failli détruire toute une ville et qui a saccagé une grande partie de la capitale ; qui a fait plus de 200 victimes, de jeunes enfants, arrachés à la vie et à leurs parents ; des personnes âgées qui ont perdues leur domicile, et la liste est bien plus longue.

Les responsables du 4 août coulent des jours heureux dans des palais dorés ou se pavanent à l’étranger, ils n’en ont cure des parents des victimes devant leur domiciles, tabassés parce qu’ils réclament justice.

  • La catastrophe du Akkar avec son lot de morts, de grands brûlés, et leurs souffrances à vie. Pourquoi ? Parce que les partis au pouvoir ont préféré favoriser les monopoles et vendre ou laisser vendre les denrées du quotidien des libanais dans des pays voisins…
  • Le gouvernement qui a vu le jour au bout de 13 mois ? Quels dirigeants, quel président de la République, pas même dans les plus bananières d’entre elles, bloquerait la naissance d’un gouvernement aussi longtemps pour favoriser ses intérêts personnels et ceux de sa famille pour des visées électorales.

Les membres de ce gouvernement sont tous affiliés aux partis politiques confessionnels qui les ont nommés, et leurs sont donc redevables. Quelle liberté d’action ont-ils vis-à-vis de ces partis ? Aucune. Quelles actions concrètes a entrepris le gouvernement pour sortir le Liban des multiples crises qu'il traverse ? Aucune ! 

Le Liban de demain que nous voulons n’est pas celui-là.

Nous voulons :

  • un Liban  laïc, où le citoyen est considéré abstraction faite de sa religion ;
  • un Liban  démocratique, véritablement démocratique où chaque citoyen peut s’exprimer librement sans crainte de représailles ou d’oppression ;
  • un Liban  où le citoyen est la pierre angulaire du système et non le zaïm ;
  • un Liban  où la justice est indépendante et non pas rendue à la tête du client  ;
  • un Liban  prospère, grâce à une économie saine, une économie productive ;
  • un Liban  où l’environnement est préservé et non saccagé ;
  • un Liban  neutre, loin des conflits régionaux qui l’ont détruit ;
  • un Liban  où la femme a la même place que l’homme, à commencer par la nationalité qu’elle donne à ses enfants et son mari ;

C’est à nous, par notre union avant tout, de donner ce nouveau visage au Liban. Et ce qui va nous permettre de le faire ce sont les élections à venir.

Engageons-nous en politique. La politique n’est pas vile. La politique est noble. La politique sert à bâtir des nations.

Battons-nous lors des prochaines élections législatives. Conquérons le parlement. Faisons de ces élections un raz de marée des candidats de l’opposition, la vraie, la nôtre. Croyons-y, c’est le seul moyen d’y arriver.

Ne nous laissons pas prendre à leurs jeux des 6 ou 128 candidats pour la diaspora. Les élections c’est notre droit, c’est même notre devoir !

 

Un rassemblement Place du Trocadéro à Paris a regroupé les partis alternatifs : Le Comité France du Bloc National, Meghterbin Mejtemiin, Beirut Madinati, Agir pour la Démocratie au Liban, Justice et Egalité pour le Liban, Mouwatinoun wa Mouatinat fi Dawla et Lihaqqi.