Rassemblement des forces de la Thaoura à Paris après le 4 août


Une manifestation de soutien au peuple Libanais dénonçant l'explosion du 4 août, et demandant la constitution d'un gouvernement formé d'indépendants des partis au pouvoir a été organisée conjointement par Meghterbin Mejtemiin, le Comité France du Bloc National, Mouwatinoun Mouwatinat fi Dawla, Lihaqqi, Justice et Egalité pour le Liban (3amal), CLF et MCLM.

 Cela fait maintenant dix mois, depuis le 17 octobre 2019, que le peuple libanais, dans un élan spontané, s’est soulevé pour demander le départ de l’ensemble de la classe politique confessionnelle qui dirige le Liban depuis des décennies.

Cette exigence demeure aujourd’hui intacte et la confiance entre le peuple et les représentants du système confessionnel au pouvoir s’est irrémédiablement perdue.

Depuis la place Victor Hugo et non loin de l’ambassade du Liban, nous souhaiterions exprimer notre opposition à ce système politique incarné, ici, par le chef de la mission diplomatique.

Nous considérons que l’ambassadeur du Liban en France, n’est que le porte-parole d’un système dont il est l’un des bénéficiaires et non plus le représentant de l’Etat libanais.

Le peuple libanais depuis trente ans a subi des crises à répétition, causées par les mêmes chefs politiques communautaires au pouvoir. Crise de l’Energie, crise des déchets, crise sanitaire. A cela s’ajoute aujourd’hui une crise économique et financière qui se traduit par l’enchaînement inexorable de la dépréciation rapide et vertigineuse de la monnaie nationale entraînant une inflation non contrôlée, laquelle débouche sur un accroissement considérable de la pauvreté.

A ce triste état des lieux, vient s’ajouter la terrible explosion du 4 août dernier, qui a fait près de 200 morts, plus de 6 000 blessés et environ 300 000 sans-abris ; sans même parler des préjudices moral d’une part et patrimonial d’autre part qui affectent la capitale multimillénaire du Liban.

Les causes principales qui ont conduit à la situation désastreuse actuelle et qui vont même jusqu’à menacer le système démocratique sont double :

  1. Le confessionnalisme qu’il convient de remplacer par un état laïc qui permettra l’émergence d’une conscience nationale qui fait aujourd’hui, souvent, cruellement défaut.
  2. Une corruption massive à tous les niveaux de l’administration et du pouvoir qui a gravement détérioré les finances publiques.

La France a été la première à apporter un soutien humanitaire au peuple libanais après la catastrophe du 4 août.

Nous insistons cependant et nous nous adressons ici aux autorités françaises, sur le fait qu’il est indispensable que, quelques fonds qui puissent être adressés au Liban, ne soit pas remis entre les mains d’un gouvernement autre que d’un gouvernement formé de personnes indépendantes du système confessionnel. Le système politique qui a été jusque-là soutenu et sauvé par les conférences Paris I, II et III, ne doit pas être aujourd’hui sauvé par la conférence CEDRE de 2018 ; CEDRE avait en effet influencé les élections législatives de cette année-là.

Nous insistons également sur la nécessité d’un gouvernement constitué de personnes indépendantes du système confessionnel, et non un gouvernement d’union nationale qui ne ferait que prolonger la situation actuelle. Ce nouveau gouvernement doit être doté de prérogatives exceptionnelles afin d'installer les nouvelles bases d’un système politique non confessionnel, et qui conduise notamment à l'indépendance du parquet, la lutte contre la corruption et la réalisation de réformes économiques, financières, politiques, administratives et sécuritaires. Un gouvernement qui conduise à des élections libres. Un gouvernement qui enquêtera et traduira en justice les responsables du crime qui a détruit Beyrouth.

 

C’est seulement à ce prix-là, que le peuple libanais sera à même de faire conduire les réformes qui pourront lui assurer une vie digne, à laquelle il aspire et qu’il mérite.