Manifestation à Paris à l'occasion du 17 octobre 2020


 

Cela fait maintenant un an depuis le 17 octobre 2019, que le peuple libanais dans un élan spontané et sans précédent, s’est soulevé pour demander le départ des chefs de la guerre civile qui dirigent le Liban depuis des décennies et le changement du système confessionnel.

Cette exigence demeure aujourd’hui intacte. La colère est encore plus grande. L’incompétence des partis politiques au pouvoir a poussé le peuple à la rue pour demander des conditions de vie plus digne. Leur incompétence s’assimile aujourd’hui à un crime. Face à l’ampleur de la crise, les chefs confessionnels ne font et ne sont prêts à prendre aucune décision dans l’intérêt du peuple libanais. Leur inaction sur le plan interne est couplée par leur velléité de servir les intérêts des puissances étrangères qu’ils invitent volontairement à s’immiscer dans nos affaires intérieures. Ils détruisent la société et méprisent le peuple pour préserver leurs propres intérêts.

Notre constat est clair : le système confessionnel n’est plus viable et sa légitimité est remise en cause.

Seul un Etat laïque dans lequel le citoyen est la pierre angulaire de la nation est capable de sauver le pays.

Nous ne voulons pas d’un gouvernement « d’union nationale », ni d’un « gouvernement de mission ». Nous ne voulons en aucun cas donner une « dernière » chance à ce système. Car nous, le peuple libanais, qui payons le prix dans notre chair et par notre sang, ne pouvons plus se permettre d’essayer des solutions aux résultats connus d’avance.

Pendant cette année, face à l’incompétence et au crime du système politique, et malgré la famine, le chômage, l’oppression, le covid, nous n’avons cesser de lutter et nous avons d’ores et déjà enregistré des victoires. Les partis confessionnels n’assurent plus leur représentation dans les élections syndicales ou étudiantes comme ce fut le temps jadis. Les députés et ministres qui défendent toujours ce même système, sont chahutés dans la rue et ne peuvent plus sortir sans protection. Sans compter la grande victoire environnementale à savoir l’abandon du projet du barrage de Bisri.

Aujourd’hui, face au risque et au danger immense qui pèse sur nous, nous savons que le changement ne peut être que politique pour que nos victoires puissent être pérennisées. On a besoin d’un gouvernement transitoire doté de pouvoirs législatifs capable de gérer l’urgence des problèmes économiques et sociaux et qui pose les fondations d’un Etat laïque.

Ce changement, c’est à nous de l’imposer. Ce changement est politique, c’est à nous de s’engager !